Les Feux d’artifice ou la sidération

Les Feux d’artifice ou la sidération

Deux semaines après les violences et les pillages qui ont sidéré les Français et le monde entier, le 14 juillet, a été l’occasion de rassembler la Nation autour des traditionnels défilé militaire et feu d’artifice.

Le feu d’artifice. Une expérience qui reste ancrée dans nos souvenirs les plus profonds. Une nuit noire, une foule attentive, souvent fatiguée et silencieuse et qui attend les premières fusées. chacun de s’exclamer d’un « oh ! », d’un « ah », avant de communier dans un élan collectif : « oh, la belle bleue ! », « oh, la belle jaune ! ».

Et si le feu d’artifice, dans son explosion de lumières, de détonations et de contrastes, ou de sons stridents et filants, nous hypnotisait et nous conduisait, à notre insu, dans un état de sidération ?

On sait que le cerveau est un organe dont la fonction première est d’anticiper le mouvement. D’ailleurs, c’est pour cela qu’il est situé près des yeux. Sous sa simplicité apparente, le feu d’artifice met notre cerveau en échec : les sons sont entendus après les explosions, la fragmentation des fusées en une multitude de trainées lumineuses est impossible à prévoir. Nous sommes bernés par des trajectoires lumineuses qui, bien que saillantes dans les ténèbres, ne sont pas planes. Au gré du vent et du hasard, certaines s’éloignent, d’autres s’approchent de nous, rendant toute prévision, toute anticipation de leurs mouvements impossible. Dépassé, notre cerveau, conscient et inconscient, lâche prise et entre dans un état second, dans l’émerveillement, dans la sidération.

En quoi cette expérience du 14 juillet pourrait-elle nous être utile tous les autres jours de l’année ? Peut-être les jours où nos pensées s’enchaineront comme un feu d’artifice pourrons-nous nous rappeler qu’il est vain de chercher à les suivre ou à les anticiper. Pour « sortir de l’hypnose de nos problèmes », comme dirait Frédéric Falisse, il suffit d’en parler avec un ami ou à un coach. Car en parler, comme s’écrier « oh, la belle bleue ! », « oh, la belle blanche », « oh, la belle rouge ! », nous permet de reprendre contact avec une réalité moins chaotique qu’un feu d’artifice.

 

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