Covid, coaching & résilience

Covid, coaching & résilience

Ces deux dernières années que nous venons de vivre, les yeux rivés sur les courbes de contamination Covid ou sur les horaires de couvre-feu ne nous auront pas seulement appris à signer des formulaires de déplacement dérogatoire.
Pour la plupart d’entre nous, la pandémie aura bouleversé notre vision du monde, plus profondément que nous ne voudrions le croire.

Je ne pense pas seulement à la génération des étudiants dont l’entrée dans la vie active a été sacrifiée pour protéger leurs aïeux d’une mort technologique, solitaire et déshumanisée. Après 75 ans de paix, de croissance et de consommation, la conscience de la mort a fait son retour en Europe. Comment pourrons-nous désormais déguster un verre de Beaune sans penser au courage et à l’altruisme des bourguignons du XVème siècle qui accueillaient dans leurs hospices malades et mourants, contagieux ou non ?

Je pense aussi à la solitude dont ont souffert les célibataires et les veufs. Et je pense au droit de promenade accordé aux propriétaires d’animaux de compagnie mais pas aux jeunes enfants et à leurs parents…

Alors, est-ce que la pandémie n’aurait pas contaminé notre confiance en l’avenir et le confinement brisé notre désir d’action ? A quoi bon continuer à travailler « comme avant » pour espérer en profiter dans un « monde d’après » que personne ne connaît ? Dans nos sociétés qui valorisaient progrès, jeunesse et succès, comment pouvons-nous accepter le retour de la mort et de l’incertitude ?

Face à la pandémie, certains auront seulement déplacé leur lieu de vie. S’il leur arrivait autrefois de télétravailler dans leur chambre, avec le confinement ils auront dormi dans leur bureau de fortune, entremêlant temps de vie privée et professionnelle. Les progrès technologiques auront même permis à certains logiciels d’analyser leur attitude, leurs saisies typographiques ou leur comportements en visioconférence, pour la prévention de risque psycho-sociaux et l’émergence de la neuro-économie (e.g. Trustsphere, the widely recognized market leader in Relationship Analytics and Organizational Network Analysis, ou Prodoscore, qui facilite le suivi de la productivité des équipes : a consistent measurement across teams provides insight into engagement and accountability, …).

D’autres n’auront eu d’autre choix que de se laisser aller (inconsciemment ?) à une grande fatigue. D’ailleurs, dans le Beaujolais, une personne dont on dit qu’elle est « bien fatiguée », est en fait mourante ! Durant le confinement, à quoi bon faire « comme si » tout continuait normalement ou allait recommencer comme avant ? La fatigue n’est pas seulement un symptôme mais également le moyen de prendre une distance avec les autres et avec soi-même. Cette grande fatigue révèle les contradictions intérieures qui découlent de cette perte de sens.

A l’ère post COVID, les nouveaux questionnements semblent tourner autour de la résilience et de l’envie. Comment développer notre résilience dans notre nouveau monde, plus incertain qu’hier, où les variants se succèdent mais se ressemblent tant ? Comment retrouver des marges de manœuvre, une envie de projets, de nouvelles façons d’être ? Le coaching apparaît comme un outil qui permet de forger une nouvelle résilience, à la fois empirique et morale : le coaching participe à préserver tant l’action elle-même que l’intérêt pour l’action, comme le remarque Nicolas MARQUIS, dans un article d’Esprit de juin 2021.

Ainsi, de manière inattendue, le Covid aura indirectement permis de révéler les vertus du coaching, comme outil de résilience permettant de passer « du désir au plaisir de changer« , comme la si bien écrit Françoise KOURILSLKY.


Jean GALAND est président fondateur de Blanche Conseil et Développement
Coach professionnel, il accompagne ses clients à expérimenter de nouvelles façons d’agir et d’être soi.

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